Mardi 25 Décembre 1962 au Jeudi 3 Janvier 1963 – Noël au Foufouland.
Participants : tout le Foufouland plus Raphaël et Pierre Devianne,
Bruno et Pascal Fougère (fils de Claude Fougère), Hervé et Vincent Butel.
Véhicules : Super-Néocide, 2 CV, 403 break de Roger Larousse.
Cette exceptionnelle année 1962 s’est terminée au Foufouland exclusivement.
En cette fin d’année j’ai fui l’atmosphère étouffante d’El Patio devenue
folle, encore plus folle que d’habitude. Je m’en veux encore d’avoir abandonné
Mam dans cet enfer, mais que faire d’autre ?
Il a neigé en ce Noël-là béni des dieux. Le soleil fait étinceler les
collines du Foufouland, et après la distribution joyeuse des multiples
petits cadeaux autour de l’arbre de Noël, une séance de ski et de luge
est organisée sur les pentes voisines.
Nous sommes nombreux à nous amuser malgré les soupçons d’empoisonnement
de certains par le soi-disant terrible vin de Noah (le raisin est excellent
–
dans les années 50 nous allions mon frère Pierre et moi en déguster du côté
de l’aéroport d’Idron, aujourd’hui disparu. Mais le Noah avait bon dos en
ces périodes d’excès !
En sus des Fougère, l’abbé Pierre, Pascal et Raphaël Devianne ajoutent à
l’ambiance. Hervé y participera dès le nouvel an 1963.
Le 26 Décembre 1962 expédition à Sesto avec François, Pascal et Raphaël.
Voie en Z pour tous, voie Microde, où je m’aperçois que la forme des grands
jours s’est envolée au loin, même François en bave. Pascal dévisse et Rwaff
(Raphaël) ne veut rien savoir pour tenter l’expérience.
Le 30 Décembre 1962 nouvelle expédition avec la Super-Néocide (Jean et Raphaël)
et la 2 CV conduite par François, avec Marie, Catherine, Cécile et Pascal
au faux rocher de Téberne près de Bescat. Au retour nous croisons la 403
commerciale de Roger Larousse bourrée de tous les autres enfants du Foufouland,
du fils Larousse, d’Hervé et de Vincent Butel. Ils venaient à notre rencontre.
Le 1er Janvier 1963 nous montons à Aneu en 2 CV avec François, Pascal et Raphaël
pour leur faire voir l’Ossau. Las, le temps est exécrable, l’Ossau ne veut
pas se montrer.
Le 2 Janvier 1963 nous allons en exploration sur les côteaux avec l’abbé Pierre
en plus des quatre d’Aneu. Nous tombons sur une magnifique ferme abandonnée qui
fait l’admiration de l’abbé Pierre.
Remarque : je n’ai noté que les faits qui me paraissaient importants à l’époque.
Il y aurait beaucoup à en dire sur mon séjour dans le Foufouland, en plus
de mes relations privilégiées avec ses habitants. Les soirées de jeu, par
exemple, où du plus grand au plus petit chacun y allait de ses mots d’esprit,
voire de ses moqueries, l’ambiance tabagique extraordinaire entretenue par
une ribambelle de pipes en activité et renouvelées constamment, le décorticage
des mégots ramenés de la préfecture par le père de famille attentionné (j’avais
toujours droit à ma part), mégots en majorité produits par un collègue qui
faisait semblant de fumer, le jeu des Mille Bornes, les Bouts Rimés, le jeu
de l’Assassin dans lequel un détective désigné devait identifier le criminel
etc. C’était avant, avant la télé, la maudite télé qui a tué le bel esprit de
cette adorable famille.
Il y avait beaucoup d’autres choses qui meublaient le quotidien du Foufouland.
Les écritures de Denyse, toujours sereine au milieu des tornades, la machine
à bobines de fils de cuivre que Dominique avait construite pour arrondir
les fins de mois, les exploits mécaniques et les expériences d’Edouard et parfois de Nicolas…