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1962

Jean, Claire et Odile sur Néocide 1962 - Débuts de l'épopée Mahaut

Dimanche 12 Mars 1961 – Début de l’épopée Maw-Maw (ou Mahaut)
Equipe Hervé-Jean Véhicule Maw-Maw – Balade dans la campagne.
Exploration de la résidence Mirabelle en constructio avec la mère d’Hervé.

Sages, aujourd’hui. Repos. Concentration pour le grand jour, si toutefois il a lieu. Et puis Hervé doit travailler, paraît-il.
Ainsi le matin vers 11 h nous enfourchons Maw Maw (la moto) et nous fonçons.
Petite parenthèse explicative : Maw Maw est une moto 125 cm3 monocylindre culbutée (les motards comprendront), capable de monter haut en régime d’où son nom traduction d’une onomatopée. Plus tard elle prendre le nom de Mahaut, plus civilisé, plus féminin. Ce nom lui sera attribué par les sœurs de François Fougère. Hervé l’a acheté à un copain de classe de l’Immac, et je ne sais toujours pas s’il a le permis de conduire cet engin. Peu importe, il fait comme si.
Ainsi donc nous fonçons, la moto va nettement plus vite que le vélomoteur et elle supporte vaillamment nos deux personnes. Buros… Morlaas…, non sans quelques petits ennuis mécaniques. Il fait beau et bon. Je prends le guidon pour rentrer sur Pau depuis Morlaas et pousse une pointe, ô merveille, à 90 km/h.
L’après-midi Hervé a promis de travailler (il s’agit du bac). Mais pour être mieux préparé à ce dur labeur prendre un l’air est indispensable. Ça ne prendra pas longtemps promet-il à sa mère [venant d’Hervé il faut se méfier]. Et nous voilà sur Maw Maw qui nous traîne à travers la campagne profonde, sur des chemins tous plus épouvantables les uns que les autres. Et tout finit comme il se doit : l’axe se la roue avant se rompt, au grand désespoir d’Hervé. Il nous faut un moment pour que nous nous décidions à pousser ce « sale engin », déjà, sur plusieurs km en franchissant au passage une falaise de terre par un chemin creux. Nous sommes fiers de notre exploit. Et c’est toujours à pied en poussant la moto qui geint tristement que nous regagnons la maison familiale d’Hervé où sa mère l’attend en regardant sa montre.
« Mais où sont les vitesses d’antan ? »
La maman d’Hervé nous prépare un goûter réconfortant pendant qu’Hervé nous passe un disque de musique. Pour digérer nous allons explorer la résidence Mirabelle en construction presque en face de la maison des Butel en compagnie de la pauvre mère d’Hervé que nous semons dans les 10 étages de ce building mais qui arrive à les monter. De là-haut on découvre une vue étonnante sur la ville de Pau et sur le Boulevard d’Alsace en particulier. [Cet immeuble existe toujours].
Puis la journée se termine, Herwick n’a pas travaillé. On peut dire qu’on ne s’est pas beaucoup foulé.

Information récupérée cet après-midi : la face Nord de l’Eiger aurait été gravie en hiver, en quinze jours. Autre chose que les « Quatre Pointes ». Quand et où va-t-on s’arrêter ? Vont-ils nous en laisser ?
[Pour répondre à la dernière question et sans minimiser la première ascension hivernale de la face Nord de l’Eiger qui nous paraissait presque inimaginable à l’époque, citons la performance du guide Suisse Ueli Steck qui gravit la face Nord en 2015 en 2h22 en solo. Même performance pour un autre Suisse Dani Arnold. Diverses faces Nord des Alpes sont tombées de la même façon (Walker en 2h, Cervin en 1h50 etc). Et maintenant on peut continuer à dire : qu’y aura-t-il après ces fusées ?
Page 85 du carnet

Vendredi 17 Mars 1961 – Quand je rêve aux Quatre Pointes
Rêve bleu
Le grand jour peut avoir lieu !! Toutes les difficultés ont été levées : la permission a été accordée, le père d’Hervé peut nous transporter avec sa voiture. On a les skis, les crampons, les piolets… Tout.
Il peut avoir lieu, mais aura-t-il lieu ? Voilà un mois et demi qu’il fait beau sans discontinuer, il est presque impossible que cela dure ! Mais rien que 8 jours, 8 jours seulement ! Tout le monde beugle qu’il va faire mauvais à Pâques, et de fait le baromètre baisse, la température augmente tous les jours. Pendant que nous moisissons dans ces boîtes à cafards infernales les plus belles journées que l’on puisse espérer se passent sur ce magnifique Ossau ; des journées où tous les espoirs sont permis : … départ 3h du matin… clair de lune… cramponnage de rêve (ou de cauchemar !)… Petit Pic aux frontales… Grand Pic à l’extrême pointe de l’aube… le Rein de Pombie dans le crissement des crampons… silence et paix… acrobaties délicates et aériennes sur la crête d’Aragon… photos… farniente court mais délicieux après l’effort sur la Pointe d'Aragon… puis les rappels dangereux… Pointe Jean-Santé dans une gloire de soleil… couloir de glace… puis redescente toujours délicate… cramponnage à la descente d’une pente raide puis la Grande Raillère… refuge… joie.
C’est un rêve… Où sera la réalité ? !
La réalité, nous tâcherons de la rendre telle que nous la souhaitons, il n’y a qu’à ce prix que nous serons heureux


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